Les huiles essentielles
Une huile essentielle est définie par les normes AFNOR NY 75-006 et ISO 9235



La distillation à la vapeur d'eau à l'aide d'un alambic.
Par expression à froid de l'épicarpe des agrumes.
Lorsque l'on presse une écorce d'orange au dessus de la flamme d'une bougie, une gerbe d'étincelles se produit, c'est de l'huile essentielle... Lors de l'opération de pressage des agrumes pour la commercialisation des jus, les zestes sont récupérés et pressés dans l'eau (sinon l'huile essentielle s'évaporerait immédiatement). L'huile essentielle est récupérée aussi par séparation physique par différence de gravité. On peut dire que l'huile essentielle des agrumes est un sous produit de l'expression du jus de fruit ce qui rend son prix attractif.
Par distillation sèche ou pyrogénation.
C'est la fabrication du charbon de bois à partir de genévrier cade (juniperus oxycedrus) dans des fours à l'abri de l'air qui offre un sous produit appelé huile de cade largement utilisé en soins vétérinaires et pour les soins des cheveux dans le passé mais relativement dangereux à cause de la présence de benzopyrènes (goudrons carcinogènes) lors d'utilisation prolongée.
Dans les pays de l'Est c'est le bouleau qui est utilisé pour la fabrication du charbon de bois et sa cuisson offre une huile essentielle très riche en salycilate de méthyle tout comme la gaulthérie. L'huile essentielle de bouleau, très noire et épaisse, est redistillée pour supprimer les benzopyrènes toxiques. Il faut savoir que d'autres bois sont aussi utilisés pour la fabrication du charbon de bois et qui contiennent des ressources malheureusement inexploitées. L'eucalyptus par exemple qui est utilisé à Madagascar pour la fabrication du charbon de bois est une manne extraordinaire qui repousse à partir des souches des arbres coupés. Son rendement traditionnel est très faible (en moyenne 8 à 12 kg de charbon de bois pour 100kg de bois alors que bien fait on peut arriver à 25kg de rendement avec des techniques plus élaborées, ce qui cause un déficit considérable au niveau des forêts. De plus si on considère que 75% de la matière première disparait on constate un gâchis environnemental catastrophique. Dans 100kg d'eucalyptus on pourrait récolter 6kg d'acide acétique qui sert à la conservation des légumes, et un % important de gaz (méthane en l'occurrence) et des goudrons utiles pour la protection des bois de charpente par exemple.
Il existe d'autres produits aromatiques dans ce métier, extraits à l'alcool, macérations huileuses, concrètes, absolus, extrait CO2 supercritique, résinoïdes, oléorésines (vanille) mais qui ne s'appellent pas huiles essentielles.
Dans le métier on désigne couramment les huiles essentielles en parlant d'essence parce que le mot se prononce plus facilement mais il n'y a pas de distinction. Certains ont voulu différencier les huiles distillées des huiles produites à froid en les appelant essences mais la norme n'accepte pas ce distinguo.
À la rigueur on pourrait parler d'essence lorsque les molécules sont encore dans la plante car on y note la présence d'hémiterpènes, molécule à 5 atomes de carbone que l'on ne retrouve pas dans les produits distillés ou exprimés... c'est une éventualité.